Denti , où en sommes-nous?

By | 25 avril 2015

Du nouveau sur le dossier DENTI en Corse, notamment.  Suite aux déclarations de Monsieur Romiti, Président du CNPMEM, nous avions sollicité une rencontre  avec le comité des pêches régional afin de faire valoir notre point de vue sur l’état de cette ressource et des pressions qu’elle peut subir. Après plusieurs relances la rencontre a pu avoir lieu à Bastia !

Parallèlement nous sommes également rentrés en contact avec la station Stella Mare qui vient de publier une étude signée M. Marengo. Celle-ci confirme ce que nous avancions quant à l’impact mineur de la chasse sous-marine comparativement aux autres modes de prélèvement. 

 

I. Compte-rendu rencontre CRPMEM

  • Présents : 
    • Jessica Dijoux (directrice CRPMEM)
    • Daniel De Fusco ( 2nd prudhommie de Haute Corse)
    • Morgan Sire  & Jean François de Marco (FCSMP)
  • Présentation de l’association et de sa représentativité dans le cadre de l’entretien avec le CRPMEM
  • Discussion autour du denti :
    • Poisson emblematique
    • Poisson à forte valeur commerciale
    • Nouvelles techniques de pêche récréatives (fireball, sondeur hi tech,etc…) dont l’efficacité inquiète
    • Croissance des prises pro et plaisance


S’appuyant notamment sur les résultats de l’édude M.Marengo, il est clair que le comité des pêches souhaite à court terme trouver une limitation au prélevement pour proteger la ressource.

  •  Axe de notre argumentation : 
    • Impact socio économique de la peche loisir
    • impact faible voir nul de la CSM
    • Volonté de participer aux études liées aux ressources halieutiques
    • Souhait d’une réglementation acceptée et acceptable (non imposée comme celle du poulpe/corb)
    • Evocation de mesures possibles: quotas/repos biologique
    • Education du consommateur à consommer d’autres poissons à faible valeur commerciale pour éviter le ciblage sur le denti ou d’autres poissons (chapon par ex.) 

 

  • Engagement pris : Prise en compte de notre demande d’intégration dans les comités de pilotage qui statueront avec les scientifiques et les pro sur les réglementations future de l’espèce Dentex dentex.

 

  • Commentaires: La CSM ne semble pas être la cible des restrictions à venir sur le Denti. Les représentants du CRPMEM ont conscience de l’impact loisir récréatif au niveau des prises réalisées à l’hameçon sur ce poisson (surtout dans le cadre d’une conso non familiale avec revente). Suite aux déclarations de Gérard Romiti,nous sommes la seule association a avoir pris contact avec eux pour échanger sur le sujet, démarche qui a été perçue de façon assez positive. 


Pour information, le CRPMEM de PACA a pris également contact avec la Corse pour connaitre l’avancée des travaux sur le denti, ce qui laisse présager, comme pour le mérou ou le corb, que si mesure il y a, celle-ci concernera l’ensemble du littoral méditerranéen.

PS: Nos contacts avec les prud’homies de côte d’azur confirment la grogne des pêcheurs professionnels vis à vis de certaines pratiques récréatives sur les grands sparidés… Un groupe de travail dédié à cette problématique devrait voir le jour dans le Var d’ici peu.

 

 

II. Etude M. MARENGO,  « Comparative analysis of artisanal and recreational fisheries for Dentex dentex in a Marine Protected Area »

Cette étude a porté sur la pêche du denti dans la réserve des bouches de Bonifacio sur la période 2000-2012.

Pour la pêche professionnelle (pro), 962 sorties ont été analysées (ce sont toujours les mêmes bateaux car il n’y a que 13 bateaux autorisés sur la zone. Pour la pêche récreative 459 sorties ont été analysées.

En pêche pro, le filet représente 65% des prises suivi du palangre (25%) et du filet à langoustes (10%)

En pêche recréative la traîne représente 90% des prises, suivie de la chasse sous marine (6%) et de la pêche à soutenir (4%). Le rendement de la traîne est de 359g/heure/bateau tandis que celui de la CSM est de 68g/heure/bateau

Les plus grand individus (plus grands que 60cm) sont pris au palangre et à la traîne. En chasse sous-marine ne sont pris que des individus de taille moyenne (40-60cm), ce qui rejoint notre analyse du carnet de chasse.

Globalement la moyenne des prises par an, s’établit à 5,8 tonnes pour la pêche professionnelle tandis qu’il est question de 3,4 tonnes pour la pêche récreative, qui représente donc  de façon non négligeable 37% des prises totales. 

Si l’on ramène ces chiffres à la seule chasse sous-marine, les prises réalisées par notre pratique ne représentent que 2,2% de la masse totale prélevée annuellement. Cet orde de grandeur correspond encore une fois à ce que nous avions  estimé dans nos analyses.

En conclusion, il semble de plus en plus évident, et ce pour l’ensemble des acteurs professionnels et scientifiques, que les prises de dentis en chasse sous-marine sont minoritaires par rapport à la pêche pro et à la pêche récreative à l’hameçon embarquée, aussi bien en nombre de prises qu’en poids de prises.

Ce constat est en contradiction avec le rapport de l’IUCN (p;25)  qui accablait la chasse sous-marine (Abdul Malak 2011), les auteurs de l’étude en sont parfaitement conscients. Un courrier sera adressé d’ici peu à l’IUCN en ce sens.

Nous pouvons sereinement penser aujourd’hui, que sur cette espèce nous ne ferons l’objet d’aucune messure discriminatoire. Par contre, au vu de l’ensemble des chiffres présentés et des pratiques illicites dénoncées par les professionnels, nul doute que la pêche récréative sera bientôt, en ce qui concerne le denti, confrontée à l’idée de mise en place de mesures de limitation des prises. Comme toujours, il faudra être présents …

 

 

 

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