2015 nous inflige des relents de retour en arrière : de vignettes sur des parebrises, de police des mœurs et de gabelle …
Au sud de l’Europe, la pêche plaisance, cette soupape du quotidien des classes populaires et classes moyennes, est ciblée par les budgets publics : dans le sillage du Portigal qui a déjà franchi le pas, simultanément, en Italie et en France, les pêcheurs plaisanciers sont visés par des mesures absurdes et à courtes vues.
Des mesures rétrogrades qui peuvent se révéler dangereuses et tensiogènes…
Des taxes pour des budgets de crise….
Un faux permis qui est une patente en Italie, une taxe sur le mouillage en France, ont été envisagées afin de trouver des fonds pour des secteurs en crise. Le permis-taxe, aux conséquences catastrophiques est déjà devenu réalité au Portugal.
Il peut sembler absurde d’assommer une vache à lait de la croissance : (2 milliards d’euros pour la France…). Mais budgétairement, le frein à la croissance semble compter moins que le profit facile : comme la « vignette pour les vieux » des automobilistes, raillée à l’époque, ces nouvelles taxes visent opportunément un potentiel immense de pratiquants.
Comme la vignette, ses recettes seront affectées à l’encontre de la règle de droit public d’unité du budget. En Italie, il s’agirait d’aider le secteur de la pêche professionnelle, en France, d’aider les aires marines protégées.
Mais en définitive, si sur le fond, ces mesures ne sont que des droits d’usage, et non une contribution publique… Ils posent des questions : ne faut-il pas voir d’autres motifs à ces redevances ?
Ce retour des bureaucraties ne signifie-t-il pas autre chose qu’un trop simple motif budgétaire ?
Mais aussi des barbelés sur la mer !
La forme des taxes choisies n’est pas anodine : il s’agit de limitations de libertés.
Un permis de pêche en Italie, crée un bâton pour corriger l’usager de la mer Limiter le mouillage dans les aires marines protégées, sans concertation, signifie bien un diktat dangereux. Un symbole de l’aveuglement et de la méconnaissance des milieux ciblés : le chasseur sous-marin aurait pu participer au recensement de l’habitat sous-marin, domaine, où trop souvent les décideurs ont été bernés (algues soi-disant tueuses, clapages d’estuaires abusifs). Evincés du participatif écologique prôné après Sivens, les pêcheurs plaisanciers ne participent finalement qu’à des budgets discriminants. Réduits à un rôle de ponctionnés.
Dans ces ajustements économiques transpire donc le mépris : nous risquons surtout de devenir un bouc émissaire politique.
Des illusions à perdre
Non, un permis ne permettra pas de s’unir, non, une taxe sur les mouillages ne limitera pas l’usage.
Certes, ces luttes soudent : en France, les cinq fédérations signataires de la charte obtiennent depuis 2 ans l’ajournement du funeste projet de projet de permis-patente, les voilà confrontés à un projet de taxe sur le mouillage. Les voilà placées comme problème, comme gène, alors qu’elles sont une solution.
Une activité en plein essor mérite-t-elle d’être déjà la cible du syndrome de la taxe facile ? En lieu et place d’une valorisation et d’une promotion de ce qui est aujourd’hui un espace fédérateur, une passion commune de nombreux usagers : la mer.
Les faux permis et taxes ne représentent qu’une régression du débat public, qui spolie l’usager et dévie les responsables de l’intérêt général.