Lancement de l’observatoire Mérou-Corb FCSMP

By | 25 août 2014

Le lancement de l’observatoire mérous & corb FCSMP représente un des projets les plus ambitieux de notre fédération. Cette démarche accompagne  l’opposition manifestée par la FCSMP contre la récente mise en place de moratoires concernant le corb et différentes espèces de mérous .  L’objectif est de collecter des données, à la fois qualitatives et quantitatives sur ces espèces afin  de contribuer à l’amélioration et à la clarification des connaissances sur l’état de leurs populations sur nos côtes. Le projet, bien sûr, s’adresse  à l’ensemble des pratiquants dont les observations quotidiennes représentent une source inestimable d’informations que FCSMP souhaite utiliser de façon objective dans son action de défense de leurs intérêts. 

Le contexte: Une démarche de constestation

Depuis le début du processus qui a mené à la mise en place de moratoires interdisant aux pêcheurs de loisir de prélever corbs et mérous en Mediterranée française, la fcsmp s’est opposée à ces interdictions. Elle a proposé des mesures alternatives (mise en place de quotas et de période de repos biologique) qui n’ont pas été retenues. 

Le moratoire sur le corb  ne concerne que les pêcheurs de loisirs et il est fixé pour une durée de 5 ans.Le moratoire sur les mérous  ne concerne que les pêcheurs de loisirs sur le littoral corse. En Méditerrannée continentale, les prises professionelles réalisées à l’hameçon sont interdites. Ce moratoire est fixé pour une durée de 10 ans. Au terme de chacune de ces durées de 5 et 10 ans, une concertation entre scientifiques (le GEM), pêcheurs de loisirs et pêcheurs professionnels, gestionnaires des aire marines protégées, administrateurs, devra juger de l’opportunité ou non de prolonger le moratoire concerné.

Aujourd’hui, en compagnie de la fnppsf (fédération nationale des pêcheurs plaisanciers et sportifs de France), la fcsmp est engagée dans une démarche de recours contentieux contre les moratoires qui ont été déposés par nos avocats auprès des tribunaux administratifs de Marseille et de Bastia. Ces recours démontrent le caractère discriminant des moratoires ainsi que la faible  épaisseur  des données scientifiques qui ont étayé les décisions.  Tous les recours administratifs seront exploités s’il le faut. 

 

Les enjeux: Enrichir les connaissances, entretenir le débat contradictoire

Le GEM, groupe d’étude du mérou, est à la fois l’initiateur des ces moratoires et leur caution scientifique.

Malgrè de maigres études réalisées hors AMP, le GEM a su convaincre l’administration du conseil de façade en avançant des chiffres alarmants:

  • le corb ne se reproduirait pas hors AMP,
  • selon leurs estimations,  les populations de corbs et de mérous bruns respectivement, ne dépasseraient pas 15 000 individus en Méditerranée française. Des effectifs bien trop bas pour resister à la pression d’une pêche de loisir en pleine expension, même avec la mise en place de mesures d’encadrement alterantives…

 

Le GEM a le mérite d’être la seule entité à s’être penchée sur la situation de ces deux espèces et avoir agi dans le sens de l’amélioration des connaissances de leur biologie et de leur population. Qu’ils aient raison ou tort dans leurs conclusions, il n’existe pas actuellement de matière exploitable pour étayer un débat contradictoire sur le sujet. C’est ce que souligne d’ailleurs Sandrine Ruiyyon dans le magazine Apnéa:

Que notre démarche juridique en cours aboutisse ou pas, nous serons quoi qu’il arrive amenés à débattre: les concertations seront reprises dans 5 et 10 ans, peut-être avant … Mais si nous, pêcheurs de loisirs, n’avons pas de données concrètes à présenter, il n’y aura pas de débat ni de réflexion commune digne de ce nom.

Le succès des pêcheurs sentinelles, projet de sciences participatives Initié par le CPIE la Ciotat, montre que dans le monde scientifique les observations cumulées des usagers sont considérées aujourd’hui comme une source d’informations pertinente. Surtout dans une période où les manques de crédits ne permettent pas aux scientifiques de mener tous leurs projets.

Partenaire initial de ce projet, nous pensons donc que la dynamique engendrée par les pêcheurs sentinelles dans le milieu de la chasse sous-marine représente un tremplin intéressant pour nous lancer, nous aussi, dans une action similaire:  En développant l’observatoire FCSMP mérous-corb , sans nous prendre pour les scientifiques que nous ne sommes pas, nous souhaitons structurer rationnellement les observations régulières effecuées par les chasseurs sous-marins afin de créer une base de données qui ait suffisament de sens et de poids pour étayer notre réflexion contestataire.

Du nombre de particpants actifs et de leurs observations dépendra le succès de cette action!

 

L’outil: Renseigner une ou plusieurs observations 

  • Accéder à sa page Observatoire
    Toute personne le souhaitant, peut particper à l’observatoire, qu’elle soit adhérente ou pas de l’association. Mais pour des raisons de gestion de la base donnée, il est impératif de s’enregistrer sur le site fcsmp. Pour ce faire il suffit de cliquer sur l’onglet « Créer un nouveau compte » qui se trouve dans le bloc  « Utilisateur » à droite de la page.

    Une fois enregistré, l’utilisateur peut accéder à sa page personnelle « Observatoire » en passant par l’onglet pêcher responsable. Sur cette page toutes les données sont personnelles et confidentielles. Personne à part vous ne peut visualiser vos observations !

 

  • Utiliser son interface 


    Quatre onglets sont à votre disposition:
    En cliquant sur les onglets Badèche (vert), Corb (jaune) ou Mérou (rouge) vous pouvez visualiser l’ensemble de vos observations pour chaque espèce de façon séparée.
    E
    n cas d’oubli, chaque observation est modifiable en cliquant sur le carré de couleur souhaité.En cliquant sur l’onglet ajouter une observation, vous ouvrez l’interface de renseignement. Si lors d’une sortie vous avez rencontré deux mérous isolés et une famille de corbs, il faudra répéter trois fois l’opération.

     

  • Renseigner son observation                        

Le devenir des données reccueillies

Le but des sciences participatives n’est pas de récolter de la donnée scientifique ultra prècise selon des protocoles stricts. Elles permettent par contre de collecter des indicateurs qui seront d’autant plus parlants que le  nombre d’observations sera grand, rendant importantes les possibilités de recoupements. 

– le nombre total de particpants

– le nombre total d’observations 

– le nombre total d’individus rencontrés

– le nombre de sites identifiés qui retiennent certaines catégories de poissons: le biotope, les espèces présentes, les rapports juveniles / adultes, colonies / familles / individus isolés…

Il est évident que certains poissons seront rencontrés plusieurs fois par différentes personnes, mais  en fonction des observations enregistrées sur un même lieu, on pourra toujours se faire une idée sur par exemple, la colonie de corbs qui y est présente et  son évolution au cours du temps. 

Les éclairages ainsi construits avec votre contribution, nous permettrons d’améliorer nos connaissances en la matière (effectifs, reproduction, profondeur d’habitat …) et par conséquent notre action miltante pour la défense de vos intérêts!

 

A vos masques , comptez!

Nous comptons sur vous!!

Pascal MATHIEU

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