Sous l’impulsion de Pierre Feuilly, représentant FCSMP dans le Calvados, une journée de repérage des herbiers de zostères est organisée le dimanche 14 avril 2013 sur la côte nord du Cotentin en partenariat avec l’agence des aires marines protégées (AAMP).
La prospection se déroulera dans la zone Natura 2000 Récifs et marais arrière-littoraux du Cap Lévi à la Pointe de Saire, plus particulièrement entre Fermanville et Gatteville.
Les chasseurs sous-marins locaux sont invités à participer à cette action de sciences participatives qui conjuguera intérêt scientifique et convivialité.
Fiche d’identité (Zostera marina)
A ne pas confondre avec la zostère naine (Zostera noltii) ou la posidonie (Posidonia oceanica) qui se retrouve en Méditerranée, la zostère marine (Zostera marina) présente des feuilles larges (0.5 à 1 cm) pour quelques dizaines de centimètres de long (50 et parfois plus). Elle se développe dans la partie basse de l’estran et les premiers mètres du domaine subtidal.
Les zones de développement de l’herbier de zostère sont abritées, de faible profondeur et avec des fonds sableux.
L’intérêt des zostères
Tout d’abord, les herbiers de zostère constituent des réservoirs exceptionnels de biodiversité. Cet habitat est constitué par une plante à fleur (phanérogame marine) qui se développe sur des fonds constitués de sédiments meubles (graviers, sables et vase) de la zone infralittorale, jusqu’à dix mètres de profondeur. Les zostères forment des herbiers, parfois denses, comparables aux prairies terrestres.
En raison de leur très grand intérêt écologique, les herbiers de zostère sont reconnus au niveau international et européen comme habitats remarquables, patrimonial et économique, ainsi que de leurs fonctions de réservoir de biodiversité, de zone de reproduction, de nurserie. Les racines et les parties souterraines des tiges (rhizomes) stabilise le sédiment alors que les feuilles freinent l’action de la houle et du courant et favorisent ainsi le piégeage des particules fines en suspension dans l’eau. Ces actions combinées limitent l’érosion du trait de côte. Les herbiers de zostère ont un rôle d’oxygénation des eaux environnantes et produisent de la matière organique donc des nutriments pour les espèces qu’ils hébergent.
Les herbiers jouent un rôle très original pour de nombreuses algues et invertébrés qui n’occupent normalement pas des substrats meubles, et qui les utilisent pour se fixer ou trouver refuge et abri. Les herbiers de zostère sont par ailleurs des zones de nurserie reconnues. Ils fournissent en effet aux juvéniles de nombreux poissons, crustacés et mollusques, une nourriture abondante et une protection vis-à-vis de leurs prédateurs.
Un habitat fragile
Les herbiers de zostère sont très vulnérables aux stress et aux perturbations naturelles et d’origine humaine, notamment les extractions de sédiments, les aménagements portuaires, les ancrages « forains » des bateaux, etc. On constate principalement deux types d’impacts de la part des plaisanciers :
– l’impact des mouillages fixes dans les zones réservées à cet effet ;
– l’impact des ancres lors des mouillages forains.
Ces zones sont généralement très recherchées par les plaisanciers pour une escale pique-nique ou passer une nuit. Le mouillage de l’ancre mais surtout sa remontée induisent un arrachage des feuilles, parfois des rhizomes (racines). La multiplication de cette pratique sur des sites fréquentés peut endommager l’herbier et engendrer des dérégulations écologiques.
Les observations en Nord Cotentin
Voici une carte des zones recensées en 2010-2011 dans la zone Natura 2000 « Récifs et marais arrière-littoraux du Cap Lévi à la Pointe de Saire ».
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Pour participer à cette action, contactez Pierre par mail : pierre.feuilly@free.fr