23/10/12 – Evolutions règlementaires, tailles minimales de capture

By | 23 octobre 2012

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Nouvelles tailles minimales de captures pour la pêche plaisance

     Suite au droit de réserve formulé par les représentants de la pêche professionnelle, déplorable péripétie que n’aurait pas reniée Kafka, c’est avec 4 mois de retard sur le planning qu’est enfin publié au journal officiel l’arrêté déterminant les nouvelles tailles de capture pour la pêche de loisir maritime.

Contexte

Cette évolution réglementaire sur les tailles minimales de capture s’inscrit dans le cadre des travaux de la charte, qui, doit-on le rappeler, a pour but initial d’encadrer plus de 2 millions de pratiquants en France, ce qui dans l’esprit de certains de nos interlocuteurs, ne peut se résumer qu’en une longue liste de restrictions.   Dans ce contexte, cette nouvelle mesure relève pourtant d’une volonté affirmée de l’ensemble des représentants de la pêche loisir participant à la concertation (FFPM, FNPPSF, UNAN, FFESSM, FCSMP).

FCSMP avait déjà souligné le caractère désuet de la règlementation en vigueur en ce qui concerne les tailles légales de capture . Elle a joué un rôle actif dans la réflexion menée sur ce sujet, qui a ses yeux était le plus cohérent et le plus acceptable pour la plus grande majorité de pêcheurs usagers.

En effet, contrairement aux quotas journaliers que l’on souhaite à tout prix imposer aux pêcheurs loisirs, une augmentation des tailles minimales des captures les plus prisées est une mesure de gestion de la ressource qui peut se révéler à la fois efficace et équitable.

Efficace, car elle influe à la fois qualitativement et quantitativement l‘impact des prélèvements réalisés :

– Ainsi, en tendant vers les tailles minimales de maturité sexuelle dites « maille biologiques », on tend à préserver les chances qu’un spécimen pêché ait  au moins eu une fois l’occasion de transmettre son patrimoine génétique et ainsi contribué à la pérennisation de son espèce ;

–  En se basant sur le cas du bar pour qui le passage de 36cm à 42cm en Atlantique, engendrerait une chute de 30% des prises réalisées, on peut raisonnablement envisager qu’un effet limitatif sur le nombre global des captures sera effectif.

 

Equitable, car quels que soient les profils, elle ne pénalise aucune catégorie de pêcheurs par rapport à une autre. 

Considérant qu’il s’agit bien là d’un geste fort en faveur de la préservation des ressources, geste qui concernera 2 millions de pratiquants, les représentants de la pêche loisir rappellent que ce dernier restera symbolique si à terme, la mesure ne s’étend pas à l’ensemble des pêcheries professionnelles.

Les divergences de point de vue s’étant accentuées lors des dernières réunions entre représentants loisir et professionnels, cette finalité demeure lointaine et les pêcheurs récréatifs ont décidé de ne pas aller plus loin  dans le sens des efforts à réaliser, ceuxci ne pouvant s’inscrire dans une démarche globale de préservation de la ressource.

Aucune autre restriction ne sera consentie au sein de cette concertation tant qu‘une réflexion sur une gestion partagée de la ressource ne sera pas amorcée.

 

Espèces concernées : 

I. – Mer du Nord, Manche, Atlantique 

Poissons ayant déjà une taille minimale

Bar Commun Dicentrarchus labrax    36  ► 42         
Cabillaud  Gadus morhua       35   ►  42        
Espadon Xiphias gladius       125 (ou 25 kg)  ►170  
Rouget Barbet  ou de Roche Mullus spp.       
11   ►15         
Sole Solea spp.      24  ►  25                                       

 

Poissons qui n’avaient pas encore de taille minimale:

Bar moucheté Dicentrarchus punstatus        30  
Chapon
 Scorpaena scrofa        30  
Congre
 Conger conger        60  
Corb
 Sciaena umbra        35  
Dorade Grise et Rose
Spondyliosoma cantharus et Pagellus bogaraveo      23 
Dorade Royale Sparus aurata        23  
Limande
 Limanda limanda        20  
Limande Sole
 Microstomus kitt        25  
Lotte
 Lophius piscatorius        50  
Maigre
 Argyrosomus regius        45  
Mostelle
 Phycis blennoids        30                                                     

Coquillages et crustacés

Coquille Saint -Jacques Pecten maximus      10,2 à 11  ►  11    
Etrilles   Polybius henslowi        6,5  
Bouquet
 Palaemon serratus       3 ou 5  ► 5      
Autres crevettes         3   ►  3
Coques Cerastoderma edule      2,7 ou 3  ►  3      
Palourde   Ruditapes decussatus/philipinarum        3,5 ou 3,8 ou 4  ►  4 

 

II. – Méditerranée

Poissons ayant déjà une taille minimale:

Bar/Loup Commun Dicentrarchus labrax        25  ► 30          
Rouget Barbet  ou de Roche Mullus spp.        11  ►15          
Dorade Royale Sparus aurata            20   ► 23                                       

 

Poissons qui n’avaient pas encore de taille minimale:

Chapon Scorpaena scrofa        30  
Congre
 Conger conger        60  
Corb
 Sciaena umbra        35  
Dorade Grise 
Spondyliosoma cantharus      23  
Maigre
 Argyrosomus regius        45  
Mérous Epinephelus spp.        45  
Mostelle
 Phycis blennoids        30 

 

Télécharger le texte officiel

Communiqué de presse du ministère

Communiqué FNPPSF

Tableaux de mailles légales:

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Commentaires

1.     Le bar à 42 cm est une mesure de gestion qui était attendue par de nombreux pêcheurs récréatifs mais également par les ligneurs professionnels. Cette nouvelle maille représente à elle seule tout un symbole !

 

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L’expérience montre qu’il est préférable de mettre en place des mesures de gestion des stocks visant à en assurer la pérennité avant qu’une dégradation de l’état de ces stocks n’aboutisse à une situation difficile à maîtriser !

La maille biologique n’est qu’un premier pas en ce sens, mais c’est déjà un grand pas vers la prise de conscience de l’appauvrissement des ressources de bars. D’ailleurs, à qui la faute ? Aux pêcheurs amateurs qui, du bord, capturent des quantités de bars juvéniles sous prétexte qu’ils ne connaissent pas la législation ? Aux quelques plaisanciers qui quadrillent les bonnes zones aux palangres ou réalisent des bons coups de plus de 50 kg dès que possible ? Aux chasseurs sous-marins expérimentés et sur-entrainés? Aux bolincheurs à l’affût du retour du bar pour prélever plusieurs tonnes tout près de la côte ? Aux chalutiers pélagiques, équipés de sonars et de caméras derniers cris, qui prennent les bars reproducteurs à la volée sur les zones de frai ?

Si les dérives existent chez tous les traqueurs de bars, les statistiques semblent montrer que la baisse des ressources est majoritairement actée par le chalutage pélagique « en boeuf » et le chalutage de fond sur les zones de frai l’hiver, à raison de plus ou moins 3 000 tonnes par an. Il est fort probable que cette surexploitation locale de bancs de bars concentrés pour se reproduire ne soit pas compatible avec le maintien d’une quantité de reproducteurs suffisante et que le comportement reproducteur des bars soit perturbé par les opérations de pêche.

En outre, si tous les bars ainsi pêchés étaient destinés à finir dans l’assiette du consommateur, cette technique aurait un sens. Mais lorsque ces bateaux capturent plusieurs tonnes de bars d’un seul coup, le prix de vente du bar devient dérisoire provoquant un engorgement total du marché qui conduit à jeter une partie de la pêche.

Les ligneurs, pêcheurs professionnels de bars à la ligne, se sont imposés une limitation de l’effort de pêche durant la période de frai. Comme de nombreux pêcheurs loisirs qui le font déjà, ils ont appliqué un arrêt temporaire de la pêche du bar qui apporte un repos biologique à l’espèce.

Accompagné d’une extension de ces nouvelles tailles minimales à la pêche professionnelle, la généralisation de ce repos biologique à toutes les techniques de pêche professionnelles et de loisir pourrait faire partie de ces mesures bénéfiques.
 

En attendant, n’oublions pas que respecter la maille, n’est pas le seul geste du pêcheur/chasseur responsable. S’en tenir à des prélèvements raisonnés tout au long de l’année est également essentiel ! 

 

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2.     A un degré moindre, proposée sous l’impulsion de la FCSMP, la taille minimale pour le corb (35cm), est également tout un symbole à l’échelle de la Méditerranée.

Se situant bien au dessus de la taille minimale de reproduction (25-30cm), elle représente la première mesure de protection mise en place pour cette espèce considérée comme sensible. C’est ce que nous  préconisions en 2010 quand la menace d’un moratoire commençait à se préciser. 

 

 

3.     Attention, protégé par un moratoire spécifique, lEpinéphélus marginatus, mérou brun, reste interdit en méditerranée !

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La taille minimale de capture (45cm) concerne d’autre espèces d’Epinéphélus comme la badèche, qui (à l’exception de la Corse pour la chasse sous-marine) est autorisée en Méditerranée.

 

 

 

 

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